Nous étions le 9
novembre 1989. L'inimaginable devenait réalité. Le mur de Berlin s’ouvrait et
laissait libre cours à la joie de la liberté retrouvée. Le communisme était agonisant.
Une page de 70 ans de tyrannie, d’horreur et de mort se tournait sous nos yeux
incrédules. 25 ans plus tard l'Occident célèbre cet anniversaire. Quel est le
sens de cette célébration ?
Le communisme a
marqué le vingtième siècle de la trace indélébile de ses millions de morts. Mais
avant cela il a fallu beaucoup d'intelligence, d'insistance, d’analyse pour
convaincre nombre des grands intellectuels de gauche qui ne voulaient pas
admettre l'évidence de son horreur et de ses causes , aveuglés par le
mirage socialiste et par leurs rêves. De quelle ignorance cette inconscience
était-elle le fruit ? D'une erreur de compréhension sur la nature profonde du
communisme, du marxisme qui l'avait amené au pouvoir et du socialisme, marxiste
lui aussi. Huit ans plus tôt, alors que le mur se fissurait déjà, Solidarnosc
avait engagé son bras de fer depuis bien longtemps, la France ne s'était-elle
pas donné un Président de la République marxiste ? Ce président dont les
enfants naturels, légitimes et illégitimes sont encore au pouvoir et n'ont rien
renié de leur filiation profondément révolutionnaire, marxiste, trotskiste. Je
n'en citerai qu'un, aujourd'hui paré d'une aura qui laisse pantois, Daniel
Cohn-Bendit, déclarant alors « nous allons vers un changement perpétuel de la
société, provoqué à chaque étape par des actions révolutionnaires », qui n’a
jamais rien renié de son idéal marxiste révolutionnaire.
Pourquoi le
communisme était-il intrinsèquement pervers ? La réponse n'a jamais été fournie
par l'idéologie libérale ; et pour cause…. Il est une transposition
matérialiste de l'idéalisme absolu de Hegel. Un matérialisme historique qui
s'appuie sur la dialectique transformée en « l’étude et l'entretien de la
contradiction dans l'essence même des choses ». Le communisme met en œuvre
cette dialectique en s'appuyant sur le concept d’aliénation; des aliénations
qui sont en réalité les facteurs d'enracinement de l’homme identifiés par
Simone Weil. Mouvement révolutionnaire, le communisme est une praxis qui n'a
d'autre objet que l'anéantissement de l'homme à travers l'entretien de la contradiction
dans l’essence de choses humaines. Lénine affirmera d'une manière définitive « pour
le révolutionnaire la révolution est tout ». Les millions de morts du
communisme ne sont pas un accident de l'histoire. Ils sont le produit
insupportable d'une logique totalitaire ; le fruit du phénomène
révolutionnaire qui a mis le feu au XX° siècle.
Le système
révolutionnaire soviétique s'est effondré pour d'innombrables raisons. Mais
tous les observateurs reconnaissent que cet effondrement fut le résultat immédiat
de la volonté irréductible d'un certain nombre d'hommes et de femmes qui lui ont
opposé leur refus, leur « non possumus ». Lech Walesa n'hésite pas à
écrire dans une interview donnée le week-end dernier au Figaro Magazine que ce
sont les Polonais qui ont provoqué cet effondrement[1].
On sait le rôle déterminant qu'a eu Saint Jean-Paul II, notre Pape polonais.
Pourquoi ? Parce que l'intrinsèque perversité du communisme butte sur Dieu et
donc sur les croyants. Il est, ils sont, son irréductible adversaire, son seul
adversaire. Ce qui vaut aussi pour le socialisme.
Dans son discours
à Harvard Alexandre Soljenitsyne[2] fit
référence aux travaux d’Igor Chafarevitch et à ses analyses historiques dans
son maître-livre « le phénomène socialiste »[3].Il
y démontre que tout socialisme aboutit à l'anéantissement universel de
l'essence spirituelle de l'homme et au nivellement de l'humanité dans la mort.
Rien de moins ! Cette mort qui s'est répandue comme une traînée de honte
derrière le rideau de fer.
Nous l’avons vu
le marxisme est le fossoyeur des facteurs d'enracinement identifiés par Simone
Weil qu’il a mutés en facteurs d'aliénations; qu'il s'agisse de la
famille, des communautés naturelles et de toutes les valeurs dénoncées comme
étant aliénantes. Celles-là même dont notre libéralisme a voulu nous affranchir!
La boucle est bouclée, « semper idem » ! Comme Janus le socialo
communisme a deux faces. Celle de l'horreur et de la mort à l'est et celle du
conformisme et du relativisme à l'ouest. Alexandre Soljenitsyne dénonçait le DECLIN
DU COURAGE de l’Occident, dont il rappelait qu'il a toujours été considéré
comme le signe avant-coureur de la fin. Il n'y a dès lors rien d'étonnant à
constater que ce système aujourd'hui incarné et défendu par une intelligentsia
d'anciens révolutionnaires marxistes et de défenseurs des idéaux libertaires,
pourrisse et se décompose sous nos yeux.
Mais une fois de
plus l'espérance n’est pas absente du diagnostic, car de la même manière que le
système violent, totalitaire et homicide s'est effondré de lui-même par la
résistance d'un certain nombre d'hommes au nom de leur humanité et de leur foi,
notre système de conformisme et d’adhésion à des idéaux dépassés s'effondrera
tout aussi naturellement face à notre refus de la logique mortifère de ce
système, dont la douceur ne doit pas faire oublier la logique profonde. A nous de
dire NON et de proclamer notre attachement aux raisons de vivre. Au nom, en
souvenir et par solidarité avec toutes les victimes de ce totalitarisme dont
nous célébrons l’effondrement afin que réellement « plus jamais
ça » et que le socialisme disparaisse dans les poubelles de l’histoire
avec le communisme!.
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