lundi 10 novembre 2014

PLUS JAMAIS ÇA !

Nous étions le 9 novembre 1989. L'inimaginable devenait réalité. Le mur de Berlin s’ouvrait et laissait libre cours à la joie de la liberté retrouvée. Le communisme était agonisant. Une page de 70 ans de tyrannie, d’horreur et de mort se tournait sous nos yeux incrédules. 25 ans plus tard l'Occident célèbre cet anniversaire. Quel est le sens de cette célébration ?

Le communisme a marqué le vingtième siècle de la trace indélébile de ses millions de morts. Mais avant cela il a fallu beaucoup d'intelligence, d'insistance, d’analyse pour convaincre nombre des grands intellectuels de gauche qui ne voulaient pas admettre l'évidence de son horreur et de ses causes , aveuglés par le mirage socialiste et par leurs rêves. De quelle ignorance cette inconscience était-elle le fruit ? D'une erreur de compréhension sur la nature profonde du communisme, du marxisme qui l'avait amené au pouvoir et du socialisme, marxiste lui aussi. Huit ans plus tôt, alors que le mur se fissurait déjà, Solidarnosc avait engagé son bras de fer depuis bien longtemps, la France ne s'était-elle pas donné un Président de la République marxiste ? Ce président dont les enfants naturels, légitimes et illégitimes sont encore au pouvoir et n'ont rien renié de leur filiation profondément révolutionnaire, marxiste, trotskiste. Je n'en citerai qu'un, aujourd'hui paré d'une aura qui laisse pantois, Daniel Cohn-Bendit, déclarant alors « nous allons vers un changement perpétuel de la société, provoqué à chaque étape par des actions révolutionnaires », qui n’a jamais rien renié de son idéal marxiste révolutionnaire.

Pourquoi le communisme était-il intrinsèquement pervers ? La réponse n'a jamais été fournie par l'idéologie libérale ; et pour cause…. Il est une transposition matérialiste de l'idéalisme absolu de Hegel. Un matérialisme historique qui s'appuie sur la dialectique transformée en « l’étude et l'entretien de la contradiction dans l'essence même des choses ». Le communisme met en œuvre cette dialectique en s'appuyant sur le concept d’aliénation; des aliénations qui sont en réalité les facteurs d'enracinement de l’homme identifiés par Simone Weil. Mouvement révolutionnaire, le communisme est une praxis qui n'a d'autre objet que l'anéantissement de l'homme à travers l'entretien de la contradiction dans l’essence de choses humaines. Lénine affirmera d'une manière définitive « pour le révolutionnaire la révolution est tout ». Les millions de morts du communisme ne sont pas un accident de l'histoire. Ils sont le produit insupportable d'une logique totalitaire ; le fruit du phénomène révolutionnaire qui a mis le feu au XX° siècle.

Le système révolutionnaire soviétique s'est effondré pour d'innombrables raisons. Mais tous les observateurs reconnaissent que cet effondrement fut le résultat immédiat de la volonté irréductible d'un certain nombre d'hommes et de femmes qui lui ont opposé leur refus, leur « non possumus ». Lech Walesa n'hésite pas à écrire dans une interview donnée le week-end dernier au Figaro Magazine que ce sont les Polonais qui ont provoqué cet effondrement[1]. On sait le rôle déterminant qu'a eu Saint Jean-Paul II, notre Pape polonais. Pourquoi ? Parce que l'intrinsèque perversité du communisme butte sur Dieu et donc sur les croyants. Il est, ils sont, son irréductible adversaire, son seul adversaire. Ce qui vaut aussi pour le socialisme.

Dans son discours à Harvard Alexandre Soljenitsyne[2] fit référence aux travaux d’Igor Chafarevitch et à ses analyses historiques dans son maître-livre « le phénomène socialiste »[3].Il y démontre que tout socialisme aboutit à l'anéantissement universel de l'essence spirituelle de l'homme et au nivellement de l'humanité dans la mort. Rien de moins ! Cette mort qui s'est répandue comme une traînée de honte derrière le rideau de fer.

Nous l’avons vu le marxisme est le fossoyeur des facteurs d'enracinement identifiés par Simone Weil qu’il a mutés en facteurs d'aliénations; qu'il s'agisse de la famille, des communautés naturelles et de toutes les valeurs dénoncées comme étant aliénantes. Celles-là même dont notre libéralisme a voulu nous affranchir! La boucle est bouclée, « semper idem » ! Comme Janus le socialo communisme a deux faces. Celle de l'horreur et de la mort à l'est et celle du conformisme et du relativisme à l'ouest. Alexandre Soljenitsyne dénonçait le DECLIN DU COURAGE de l’Occident, dont il rappelait qu'il a toujours été considéré comme le signe avant-coureur de la fin. Il n'y a dès lors rien d'étonnant à constater que ce système aujourd'hui incarné et défendu par une intelligentsia d'anciens révolutionnaires marxistes et de défenseurs des idéaux libertaires, pourrisse et se décompose sous nos yeux.

Mais une fois de plus l'espérance n’est pas absente du diagnostic, car de la même manière que le système violent, totalitaire et homicide s'est effondré de lui-même par la résistance d'un certain nombre d'hommes au nom de leur humanité et de leur foi, notre système de conformisme et d’adhésion à des idéaux dépassés s'effondrera tout aussi naturellement face à notre refus de la logique mortifère de ce système, dont la douceur ne doit pas faire oublier la logique profonde. A nous de dire NON et de proclamer notre attachement aux raisons de vivre. Au nom, en souvenir et par solidarité avec toutes les victimes de ce totalitarisme dont nous célébrons l’effondrement afin que réellement « plus jamais ça » et que le socialisme disparaisse dans les poubelles de l’histoire avec le communisme!.

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